
La fin du gratuit et le nouveau contrat économique

Le « gratuit », thème dont Chris Anderson s’est fait l’apôtre et qu’il a lui-même segmenté ainsi :
– les « freemiums » (une partie du produit est donnée pour que le consommateur s’abonne)
– les « subventions croisées » (comme dans le cas des opérateurs télecoms)
– « l’absence de coûts marginaux » qui permet, par exemple, à des groupes de donner leur musique en ligne afin d’attirer des spectateurs à leurs concerts
– « l’échange de services » par lequel un utilisateur offre un service en échange d’un accès à un site Web
– « l’économie des cadeaux », où les participants donnent des produits ou de leur temps par pur altruisme.
Ce qui va changer, c’est pour l’altruisme de tout un chacun : de nouveaux sites Web voient en effet le jour et créent des sortes d’économies parallèles et parfaites. Elles reposent sur un système de communauté, avec une monnaie d’échange transparente qui permet à ceux qui apportent des compétences ou de l’immatériel de la valoriser et d’acheter des biens matériels (et réciproquement).
Les deux nouveaux sites emblématiques qui illustrent cette lame de fond : Easyswap (via Kashklash) et OurNexChange (via Worldchanging) :
Ainsi EasySwap (en Suisse !) se définit-il lui-même comme un complément à l’économie de marché et définit ainsi ses valeurs d’échange :
- Les services : trois degrés de pénibilité et d’exigence physique et/ou intellectuelle (les utilisateurs trouvent sur le site des exemples illustrant cette échelle) :
- blanc = faible (5 swaps pour 30 minutes)
- gris = moyen (10 swaps pour 30 minutes)
- rouge = élevé (15 swaps pour 30 minutes)
- Les biens : l’estimation de la valeur en swaps des biens mis en ligne est du seul ressort des swapeurs concernés.
Ces initiatives peuvent être jugées « à la marge », pourtant elles semblent annoncer les prémices d’un nouveau contrat économique.
Celui-ci porte en lui de belles promesses mais aussi de nouveaux risques comme toute utopie : définitivement marchand, sans intermédiation, cherchant à rééquilibrer le matériel et l’immatériel, transparent, communatariste.
C’était peut-être cela la leçon inattendue du « krach » : demain, tout s’achètera vraiment !