
Z comme…Zen (jardins)
Pour certaines entreprises, les réglementations (pour n’en citer qu’une parmi d’autres plus spécifiques, l’ISO 26000) ont accéléré la réflexion pour en faire une injonction.
Qui dit injonction, dit recherche immédiate et rapide de solutions. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est grand temps de retrouver des « temps lents » en innovation.
À force de trop “télécharger” l’information comme le dit Otto Scharmer du MIT dans son livre « Theory U », nous avons altéré notre capacité à écouter vraiment, à analyser et requestionner ce que nous téléchargions.
L’art et la nature du détour peuvent aider à voir au-delà de la simple soustraction/suppression légitimement induite par le « faire plus (et mieux ) avec moins », objectif qui sous-tend l’innovation responsable :
La suppression comme stratégie créative : “La Disparition” de Pérec.
Pérec, un des fondateurs du laboratoire littéraire, l’OuLiPo (Ouvroir de la Littérature Potentielle), n’a cessé de jouer avec les mots pour réinventer le style littéraire et réveiller l’imaginaire.
Dans son livre la Disparition (1969), il supprime la lettre « E » où durant plus de 300 pages tout le texte sera repensé sans cette lettre pour produire un « vrai » roman comme le dit lui-même Pérec à la fin de son ouvrage !
Ce qui était inenvisageable en peinture devient désormais possible : c’est la naissance de l’Art abstrait (art non figuratif) et d’une nouvelle conception de la peinture portée également par Kandinsky, Kupka, Mondrian….
La suppression comme pensée systémique avec le jardin Zen.
“Dans le jardin Zen tout est symbolique. Chaque détail a sa signification spirituelle et psychologique. Au lieu des fleurs multiples qui charment et distraient l’âme du visiteur “en surface”, les rocs et le sable l’aident plutôt à se concentrer ” en profondeur”. Les jardins Zen sont créés pour la contemplation. Le sable et les rochers constituent les éléments de base de leur esthétique. La disposition des rochers est rituelle. Ceux-ci, souvent groupés par trois, forment des triades sacrées. La disposition verticale ou horizontale des rochers relèverait de considérations aussi bien philosophiques qu’esthétiques.